Près de six mois après l’approbation des ETF Bitcoin au comptant, la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme financier américain, a franchi un nouveau cap en approuvant une série d’ETF Ether. Ce tournant marque une étape significative pour l’institutionnalisation des cryptomonnaies et représente, selon nous, un événement encore plus marquant que l’approbation des ETF Bitcoin.
Qu’est-ce qu’un ETF Ether ?
L’Ether (ETH), jeton du réseau Ethereum, est le deuxième actif numérique le plus valorisé (450 milliards de dollars), juste derrière Bitcoin. Ethereum est le pilier de la Finance Décentralisée (DeFi), une finance alternative qui réplique certaines fonctionnalités de la finance traditionnelle, mais sans intermédiaire de confiance.
De la même manière que les ETFs Bitcoin il y a quelques mois, les ETFs Ether sont des véhicules d’investissement négociés en bourse, permettant aux investisseurs et aux institutionnels d’investir directement dans ETH via leur courtier habituel. Cela permet d’éviter l’interaction avec des plateformes d’échanges de cryptomonnaies, qui ne jouissent pas de la même légitimité que leurs homologues de la finance traditionnelle.
Pourquoi c’est une révolution ?
Tout d’abord, en matière de régulation financière, il est important de rappeler que les États-Unis jouent un rôle prépondérant et inspire largement le cadre règlementaire international d’un actif financier. De plus, les États-Unis représentent une part importante du volume financier échangé mondialement, à l’instar du New York Stock Exchange (NYSE) et du NASDAQ qui représentent 46% de la valorisation totale du marché action. Le rôle des États-Unis est tel, qu’un produit financier interdit sur leur territoire risque de ne pas pouvoir se développer ailleurs.
Or depuis plusieurs années, la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine, menaçait de considérer Ether comme un titre financier similaire aux actions. Cette requalification potentielle aurait imposé des contraintes juridiques et financières lourdes aux projets de l’écosystème web3, limitant ainsi leur potentiel d’innovation et in fine, leur adoption. Par exemple, si un actif numérique est considéré comme un titre financier, il ne pourrait être acheté et vendu que par un certain type d’investisseur et uniquement pendant des heures de négociation fixes, contrairement à la négociation continue qui est actuellement pratiquée.
Cependant, la création de l’ETF Ether qualifie automatiquement l’ETH comme une commodité échangeable sur les marchés, au même titre que l’or ou le café, et offre ainsi une plus grande marge de manoeuvre aux sociétés cryptos.
Surtout, cette approbation dénote d’une volonté affirmée de l’administration américaine de soutenir l’industrie en apportant un cadre règlementaire plus claire à l’ensemble des acteurs de l’écosystème.
Enfin, l’approbation des ETF sur Ether ouvre la voie à la création d’ETF pour la quasi-totalité des actifs numériques sérieux, facilitant ainsi leur accès et leur adoption, notamment auprès des institutions, qui concentrent le gros du volume financier.
Quelles conséquences sur les marchés ?
De la même manière que pour les ETFs Bitcoin qui ont drainé des dizaines de milliards de dollars depuis leur approbation, nous pensons que cette nouvelle approbation apportera de l’intérêt pour l’Ether ainsi que pour le reste du marché.
En revanche, ces ETFs ne seront pas négociables avant le mois de juillet ou août. L’euphorie risque donc de tarder.