Qu’est-ce qu’Ethereum ?
De la même manière qu’il convient de distinguer Bitcoin (la blockchain) de bitcoin (la monnaie), il faut aussi dissocier Ethereum de l’Ether.
Ethereum est une blockchain qui, à la manière de Bitcoin, permet l’échange de valeur sur internet en pair à pair. L’Ether, lui, est la crypto-monnaie du réseau Ethereum. Les utilisateurs doivent impérativement l’utiliser pour effectuer des transactions, ce qui la rend utile et indissociable du projet dans son ensemble.
Son modèle monétaire, en revanche, diffère de celui de la première crypto-monnaie du secteur, dans le sens où son émission est illimitée et conditionnée à un processus cryptographique différent, bien moins complexe et coûteux en énergie.
En outre, et contrairement à Bitcoin, Ethereum permet également à quiconque le souhaite de construire et déployer sur son infrastructure des applications décentralisées, stockées sur la blockchain au même titre que les blocs de transactions.
Le Canadien Vitalik Buterin, en créant Ethereum en 2015, à l’âge de 21 ans, souhaitait donc en faire un “ordinateur mondial décentralisé”, avec son propre langage de programmation et ses propres règles, et sur lequel tout le monde pourrait s’appuyer pour bâtir ensuite d’autres projets, pour l’usage de la communauté.
dApps et smart-contracts
Ces projets, appelés dApps, pour decentralized applications, s’appuient sur un fonctionnement open-source, rendant leur architecture parfaitement transparente et consultable par tous.
Avec eux s’est démocratisée la notion de contrats intelligents, ou smart contracts, des programmes informatiques irrévocables exécutant des clauses contractuelles prédéfinies, et ce de façon automatique, sans censure ou influence de la part d’une tierce partie.
Exemple : Vous souhaitez créer une application permettant à des voyageurs aériens de s’assurer en cas de retard ou report de leur avion. Vous pouvez alors développer celle-ci sur Ethereum, et générer un smart-contract qui stipule que chaque retard sur un trajet initie directement un remboursement pour le passager qui la subit. Vous pouvez également fournir un service plus poussé et conditionner le montant du remboursement au retard enregistré, toujours en adaptant le smart-contract, qui appliquera à la lettre chaque variable, de façon automatique.
Exemples d’usages
Ethereum a donc rendu accessible, entre autres, la possibilité de créer simplement d’autres crypto-monnaies, basées sur le même réseau et langage de programmation.
Celles-ci, offrant à leur tour une multitude d’usages, ont notamment instauré pour les sociétés du secteur la possibilité de lever des fonds en crypto-monnaies. Des introductions en bourse d’un nouveau genre, appelées ICO, pour Initial Coin Offerings, et permettant aux entrepreneurs du secteur de se financer rapidement et auprès d’un très large public.
Mais Ethereum permet bien d’autres applications, et surtout toutes celles liées à la Finance Décentralisée, qui regroupe en son sein les projets permettant la fourniture de services financiers “traditionnels” tels que l’emprunt, le prêt ou l’assurance.
C’est aussi grâce à cette architecture technologique que se sont développés les NFT (Non-Fungible Tokens), ces certificats de propriété numériques pouvant représenter aussi bien une œuvre d’art qu’un ticket de concert.
Ethereum va donc plus loin que Bitcoin et permet une infrastructure technologique modulable et prête à l’emploi, qui intéresse et séduit particuliers comme entreprises. Beaucoup d’entre elles, à l’image de Microsoft, Ernst & Young ou Accenture, ont d’ailleurs rejoint la Enterprise Ethereum Alliance, un consortium visant à explorer et soutenir les applications de la blockchain la plus utilisée du marché.
Et bien que de nombreux projets concurrents aient émergé ces dernières années, citons Solana, Avalanche ou Polkadot, Ethereum reste solidement ancré comme la blockchain d’infrastructure de référence de l’écosystème, avec plusieurs milliers d’applications utilisées au quotidien partout dans le monde.
