À l’approche des élections présidentielles, début 2022, l’Association pour le Développement des Actifs Numériques a mandaté les équipes de KPMG France pour réaliser une étude sur l’adoption des crypto-actifs en France. À cette occasion, Ipsos, entreprise spécialisée dans la réalisation de sondages, a interrogé un panel représentatif de plus de 2000 Français, donnant ainsi naissance au dossier le plus récent et complet sur le sujet. En voici les principales conclusions.
Qui est-il ?
Première information, et non des moindres : 77% des Français ont déjà entendu parler de crypto-monnaies ou de NFT, et 8% ont d’ores et déjà investi dans au moins l’un de ces deux actifs.
En comparaison, et selon l’Autorité des Marchés Financiers, 6,7% d’entre eux possèdent des actions en direct. Ainsi, à ce jour et malgré la relative jeunesse des actifs numériques, il convient de noter que les Français détiennent, pour leur compte propre, davantage des crypto-actifs que des actions.
En outre, près d’un tiers des répondants disent avoir l’intention d’investir, et plus d’un cinquième seraient même prêts à changer de banque pour rejoindre un établissement leur proposant des services dédiés, signe d’un engagement fort et immédiat.
Autre information importante : il s’agit majoritairement d’hommes, alors que les femmes, représentant pourtant 52% de la population française générale, ne constituent que 40% des investisseurs en crypto-actifs.
Tendance également très marquée, celle de la jeunesse des détenteurs d’actifs numériques, 46% ayant moins de 35 ans. Un taux qui diminue à mesure que l’âge augmente, et qui laisse penser que le nombre de Français possédant des crypto-actifs est mathématiquement voué à augmenter au fil des années.
Conséquence logique, 37% des investisseurs déclarent disposer d’un revenu inférieur à 18000€ par an, tranche qui représente pourtant 25% de la population française. Paradoxalement, les revenus les plus faibles sont donc pour l’instant davantage à détenir des crypto-actifs que les revenus les plus élevés, une tendance susceptible, elle aussi, d’évoluer au fil des années et de la progression de carrière des jeunes “actuels”.
Enfin, parmi les 8% de détenteurs d’actifs numériques, près de deux tiers se sont lancés il y a moins de 3 ans, notamment en 2019 après le krach de 2018, et pendant le confinement de 2020. Leur triptyque d’investissement privilégié comprend le bitcoin dans 49% des cas, l’éther dans 29% et, plus surprenant, le bitcoin cash, un fork de bitcoin pourtant assez peu médiatisé, chez 28% des interrogés.
Quels sont ses objectifs et ses freins ?
Concernant la poche d’investissement allouée par les répondants, l’étude montre une approche plutôt prudente et raisonnée :
- 76% déclarent consacrer moins de 10% de leur épargne aux crypto-actifs ;
- 16% entre 26 et 50% de celle-ci ;
- 10% plus de la moitié.
Les facteurs de décision évoqués, en revanche, sont assez variés :
- 60% intègrent ce marché par quête de rendement ;
- 38% le considèrent comme un placement à long-terme ;
- 22% souhaitent se protéger contre l’inflation ;
- 12% expliquent ne plus faire confiance aux banques traditionnelles.
Parmi les Français ayant une opinion sur le sujet, 58% considèrent que les crypto-actifs peuvent constituer une valeur refuge contre l’inflation.
En outre, 43% des Français interrogés pensent que crypto-monnaies et monnaies classiques seront amenées à cohabiter, et que les premières seront aussi utilisées comme moyens de paiement. Plus d’un cinquième va même plus loin et planifie un remplacement pur et simple des monnaies traditionnelles par les crypto-actifs.
Enfin, parmi les non-investisseurs, les freins à l’achat sont tout aussi divers et intéressants :
- 48% disent ne pas disposer de connaissances suffisantes sur le sujet, signe d’une problématique de conseil et de pédagogie prépondérante ;
- 30% considèrent cette classe d’actifs comme trop risquée ;
- 28% déclarent tout simplement ne pas s’y intéresser ;
- 20% estiment ne pas disposer d’une épargne suffisante pour passer à l’action.
![Facteurs de non-investissement évoqués par les répondants](https://www.monlivretc.com/wp-content/uploads/2022/12/Capture-decran-2022-12-09-a-14.37.02-1024x485.png)
Quels sont ses objectifs et ses freins ?
Quels procédés et quels intermédiaires l’investisseur type sollicite-t-il pour acheter et détenir ses crypto-actifs ?
Concernant la conservation, 62% des détenteurs d’actifs numériques indiquent passer par un tiers, tandis que 32% assument cette responsabilité en direct, par l’intermédiaire d’un portefeuille personnel type Ledger ou Metamask.
Une statistique particulièrement intéressante qui souligne la marge de manœuvre disponible pour les tiers détenteurs, lesquels devraient s’imposer de plus en plus à mesure que la population acheteuse s’éloigne du profil d’“early adopters” et que la réglementation progresse, faisant des sociétés spécialisées et régulées une solution plus simple et rassurante pour les investisseurs.
Dans cette logique, il est à souligner que le passage par un PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques), entité régulée par l’Autorité des Marchés Financiers sur le territoire français, comme Mon Livret C, joue un rôle rassurant dans près de 65% des cas dans le cadre d’un premier investissement.
![Degré de confiance généré par le statut PSAN par typologie d’investisseurs](https://www.monlivretc.com/wp-content/uploads/2022/12/Capture-decran-2022-12-09-a-14.41.09.png)
De nouveaux éclairages qui viennent appuyer la thèse selon laquelle l’adoption plus massive des crypto-actifs passera nécessairement par des intermédiaires jouant un rôle d’éducation et de facilitateur auprès des investisseurs finaux.